MEDECINS D'AFRIQUE
ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires
Article Intervention


Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains. Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.




PROTECTION DES PERSONNES VULNERABLE & DEVELOPPEMENT DU JEUNE ENFANT
22.01.2014
RD Congo - Projet de nutrition et survie de la mère et de l’enfant à base communautaire
De Juillet 2012 à Septembre 2013, Médecins d’Afrique a mené grâce à un financement de l’UNICEF un projet visant à contribuer à réduire la morbidité et la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et chez les femmes enceintes et femmes allaitantes, par la mise en œuvre d’un paquet d’interventions communautaires à haut impact sur la survie, dans les zones de santé de Kuimba, Kangu, Tshela, Seke-Banza, Inga et Vaku dans la province du Bas Congo. Partenaires : Médecins d’Afrique, UNICEF, PRONANUT, HKI, Zones de Santé

Ce projet comportait 3 axes principaux :
1) Créer une dynamique communautaire en faveur de la nutrition du jeune enfant et de la mère

Une cartographie des acteurs-clés a été réalisée afin d’impliquer toutes les communautés du district du bas fleuve concernées par la mise en œuvre du projet de nutrition et survie de la mère et de l’enfant. 70 ont été sélectionnés, représentatifs des différentes catégories socio-professionnelles, de leur ancienneté, de leurs actions… et ont reçu un renforcement de capacités en matière de gestion des interventions de nutrition à base communautaire. Les objectifs de la formation étaient les suivants : Prévenir la malnutrition par l’amélioration des pratiques clés de nutrition et de santé au niveau des ménages et des communautés ; Promouvoir l’utilisation des services des soins de santé primaires (vaccinations, CPS, CPN; moustiquaires imprégnées, hygiène) ; Identifier et référer des enfants malnutris aux structures de santé. 29 comités locaux de nutrition (CLN) ont été mis en place dans les six zones de santé. 80 acteurs de la communauté ont été initiés à la technique SALT qui stimule, grâce au soutien de l’équipe des facilitateurs, les communautés à s’organiser dans l’appropriation de la lutte contre les principaux problèmes locaux dont celle de la malnutrition, en comptant d’abord sur leurs propres ressources, sur leurs propres forces.

2) Elaborer et valider un plan provincial de communication pour le changement de comportement en matière de nutrition et survie de l’enfant

A la suite de la recherche formative réalisée sur l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant dans les zones de santé de Kangu, Vaku et Tshéla, un atelier de renforcement de capacités sur l’élaboration d’un cadre de changement de comportements (CCC) a été tenu. Facilité par deux experts de l’ONG internationale HKI et deux autres du PRONANUT National, cet atelier avait pour but de développer un plan de communication pour le changement de comportement sur l’ANJE pour le projet de nutrition et survie de la mère et de l’enfant. Les documents issus de cet atelier ont été finalisés dotant ainsi les zones de santé ci-dessus citées d’un document de référence pour la promotion de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE).

3) Mettre en œuvre un paquet d’intervention communautaire dans les zones de santé ciblées

* Une recherche formative a été menée pour identifier les barrières et les motivateurs à l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans les zones de santé ciblées par le projet. La population cible dans les zones de santés ciblées de l’étude est constituée des mères/ gardiens d’enfants de moins de 5 ans, des femmes allaitantes et des femmes enceintes. Pour cette étude, trois comportements ont été choisis : l’allaitement immédiat ou dans l’heure qui suit l’accouchement, l’allaitement maternel exclusif de 0 à 6 mois, l’alimentation de complément de l’enfant de 6 à 23 mois. Cette étude a montré qu’il existe effectivement des barrières et motivateurs en matière de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans les trois zones enquêtées, particulièrement en ce qui concerne la mise au sein immédiat dans l’heure et l’allaitement exclusif. Pour l’alimentation de complément, les données récoltées n’ont pas permis une conclusion vue l’insuffisance du nombre de pratiquants enquêtés. En général, plusieurs barrières et motivateurs sont communes aux trois zones de santé, certains sont spécifiques à chaque zone de santé. La plupart des barrières identifiées sont liés au manque de connaissances des mères. La plupart des perceptions mettent en exergue le manque d’informations dans les communautés ciblées. Ainsi donc, presque toutes les barrières trouvées pourront être adressés par l’info sensibilisation. L’étude a aussi monté qu’il y a plusieurs motivateurs sur quoi s’appuyer lorsqu’il faudra développer une stratégie de communication pour le changement de comportement en se basant sur les barrières clés trouvées et les motivateurs.
* Renforcement de Capacités en ANJE, PCIMA et SNSAP : La réussite de tout programme de prise en charge de la malnutrition ou de promotion de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant dépend grandement de la qualité des personnes qui la mettre en œuvre. A cet effet, Médecins d’Afrique a procédé, dès le début du projet, au renforcement des capacités des acteurs principaux que sont les agents des centres de santé, les bureaux centraux de zones, les relais communautaires et les organisations à base communautaire. Les principaux thèmes abordés par rapport à l’ANJE sont liés à la promotion de l’allaitement maternel, à la promotion de l’alimentation de complément, la nutrition de la femme et à l’alimentation du nourrisson dans le contexte du VIH/SIDA. Quant à la PCIMA, les thèmes abordés ont trait aux différentes composantes de la PCIMA (composantes communautaires, composantes centres de santé, composantes Hôpital Général et Centre de santé de Référence), la Prise en charge de malnutrition chez les nourrissons de moins de 6 mois avec poids inférieur à 3,5 Kg, la prise en charge de cas spécifiques : PVV et PBC et le suivi et évaluation des activités de PCIMA.
* Dépistage et prise en charge de la malnutrition aiguë sévère : Le dépistage des cas de malnutrition a été assuré par les relais communautaires et organisations à base communautaire. Ces enfants sont référés vers les centres de santé et pris en charge après confirmation du diagnostic par les agents de santé. Le dépistage se fait aussi de façon systématique dans les centres de santé lors des séances de CPS et CPoN. Les efforts conjugués des relais et organisations à base communautaire, des prestataires de soins dans les centres de santé ont permis de prendre en charge un nombre important d’enfant malnutris. Le taux de guérison des 3412 enfants pris en charge a été de 93,4 %.
* Renforcement du système de santé des zones d’interventions ciblées : Afin d’assurer dans les conditions optimales la prise en charge des enfants malnutris sévère, le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a livré de façon régulières des intrants et matériels à Médecins d’Afrique.
* Promotion de l’ANJE : Pierre angulaire du projet piloté par Médecins d’Afrique, les activités de promotion de l’ANJE sont essentielles à la prévention de la malnutrition dans toutes ces formes. Un accent particulier a donc été mis sur les activités communautaires. Celles-ci ont essentiellement été assurées par les Relais communautaires (RECO) et les Organisations à Base Communautaires (OBC) à travers les visites à domiciles (VAD), les sensibilisations de masse, l’animation des Groupes de Soutien, les causeries éducatives dans les écoles, les démonstrations culinaires

Coordination et suivi des interventions essentielles en nutrition au niveau communautaire

Médecins d’Afrique a mis en œuvre le projet de nutrition et survie de la mère et de l’enfant en étroite collaboration avec les zones de santé qui en sont les acteurs principaux. Afin que ce partenariat permettre de suivre de façon efficiente les différents activités du projet, les superviseurs et l’équipe de coordination de projet ont participé, chaque fin de mois, aux revues mensuelles des zones de santé. Des missions de supervisions conjointes (MDA, UNICEF, PRONANUT, ZS) ont permis de réorienter, tous les trois mois, les actions du projet.
photoIntervention