MEDECINS D'AFRIQUE
ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires
Article Intervention


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Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains. Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.




SANTE/VIH
09.06.2016
Sénégal – Intervention sur les grossesses précoces à Bafata
Médecins d’Afrique Sénégal est intervenu le 4 Juin 2016 à l’école élémentaire de Bafata pour une séance de sensibilisation sur les grossesses précoces. Nous remercions Malang Ndiaye, Point Focal MDA Sénégal, pour le partage des informations

L’assistance comprenait les élèves de l’école, les enseignants, quelques autorités locales et des invités venus des villages frontaliers tels que Kétouba, Ngorézinho et Taréra. Le Directeur de l’école M. NDIAMÉ a loué l’initiative de MDA dans ce village enclavé, car selon lui les grossesses précoces constituent un fléau qui plombe la scolarité des filles, particulièrement dans les villages situés le long de la frontière. Il ajoutera que les grossesses précoces constituent un grand souci pour les parents et les enseignants. Beaucoup de jeunes filles ont arrêté leur scolarité à cause de ce phénomène. Les travaux ont été menés sous forme de questions-réponses suivies d’un apport de complément d’informations par M. Biaye Agent de santé communautaire.

Après avoir fait définir les concepts « une grossesse » et « une grossesse précoce » par les élèves, plusieurs intervenants ont présenté les causes de grossesses précoces, qui sont entre autre le manque d’éducation de base, la pauvreté, le délaissement de sa propre culture au profit d’une autre mentalité… Le chef de village et certaines femmes ont demandé à l’assistance d’éviter de parler de la contraception dans les écoles élémentaires et de plutôt se focaliser sur l’abstinence. Plusieurs mères de familles participantes ont déploré le comportement des jeunes garçons qui rendent enceintes les jeunes filles alors qu’ils n’ont pas les moyens de satisfaire aux besoins de leur futur enfant, ni même aux leurs et à ceux de leurs compagnes. Cependant, ce n’est pas qu’un problème économique. Certains villages loin des centres de santé voient leurs filles souffrir, subir la césarienne ou même mourir pendant l’accouchement à cause de grossesses précoces. Il faut enrayer ce fléau en augmentant la communication pour le changement des comportements.

Parler des grossesses précoces (et des maladies sexuellement transmissibles) amène tôt au tard à se poser la question de les éviter. Si l’abstinence allait de soi, le problème des grossesses précoces ne se poserait même pas : chacun attendrait le mariage et les jeunes filles ne subiraient pas de retard de scolarité et de risques pour leur santé. Or, le problème est réel et actuel. Tout en rappelant aux jeunes que l’idéal est d’attendre pour avoir des enfants d’être en mesure, socialement et économiquement, de les assumer, il parait utile de leur dire qu’il existe des moyens sans risque pour la santé d’éviter de mettre au monde des enfants lorsqu’on n’y est pas prêt. Cela impose d’évoquer la contraception, notamment le préservatif qui permet d’éviter à la fois les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles.
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