MEDECINS D'AFRIQUE
ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires
Article Intervention


Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains. Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.




NUTRITION ALIMENTATION
21.12.2015
RCA - Réhabilitation nutritionnelle et prévention de la détérioration de l’état nutritionnel au sein des populations de Dékoa, Mala et Ndjoukou (Kemo)
Selon les résultats préliminaires des dernières enquêtes SMART 2014 en République Centrafricaine, la prévalence de la malnutrition aiguë sévère demeure élevée dans plusieurs préfectures (1,7% en Kemo, 1,3% en Ouham- Pende) avec un taux de mortalité alarmant chez les enfants moins de cinq ans : 3,34 décès / 10 000 / jour dans la Nana Gribizi ; 3,41 décès / 10 000 / jour dans l’Ouham et 2,29 décès / 10 000 / jour en Kemo. La malnutrition aiguë sévère a été plus mortelle dans la saison des pluies (Mai/Octobre), avec des circonstances aggravantes telles que la diarrhée, les infections respiratoires aiguës et le paludisme qui étaient à leur apogée. Le récent regain de violence qui a touché Bangui en particulier n’a pas laissé l’intérieur du pays indemne. Plusieurs pertes en vies humaines et la réinstallation d’un climat d’insécurité dans plusieurs préfectures où des mouvements des populations ont été rapportés comme dans la Kemo et l’Ouaka voisine. Cette situation a eu un impact négatif sur la santé des populations victimes privé de moyen de vie.

La préfecture dans la Kemo et ses 4 sous-préfectures (Sibut, Dekoa, Mala et Ndjoukou) ont subi les conséquences de l’instabilité politique. Au vue des différents rapports épidémiologiques centralisés par la Préfecture Sanitaire, les maladies saisonnières et courantes continuent à sévir dans la zone (Paludisme, infections respiratoires aigües, infections digestives, etc.) et par manque d’acteurs humanitaires en appui, l’accentuation du risque de détérioration de la situation nutritionnelle est permanente. Selon la dernière évaluation RRM de ACF du 09 au 11 juillet 2015 à Ndegu dans Njoukou, le statut nutritionnel des 51 enfants de 06 à 59 mois appartenant aux 79 ménages enquêtés a été évalué à travers la prise du Périmètre Brachial (PB) et du diagnostic des œdèmes. 4 enfants ont été dépistés MAS et 5 enfants MAM. Selon donc ce screening une proportion de 18% (10% MAS 8% MAM) de malnutrition aigüe globale (MAG) et donc un problème de malnutrition est présent à Ndjoukou.

Après finalisation du projet sous financement CERF, MDA a obtenu un financement CHF dans les même zone afin de poursuivre les actions déjà entreprises dans cette zone, tenant compte des écarts entre la période de recherche de financement et le lancement réel des activités, il a été de notre ressort de pouvoir réévaluer la situation pour contextualiser le projet et pour partir sur les bonnes bases. C’est ainsi que notre équipe a réalisé du 19 au 23 Novembre une mission préliminaire avant le lancement des activités du projet. L’objectif de cette mission était d’évaluer rapidement la situation de PEC de la malnutrition aigüe sévère dans les 4 Aires de Santé de la sous-préfecture de la Kemo et dans les 11 FOSA prévues d’être appuyées par le projet pendant les 6 mois de mise en œuvre. Pour cela, l’équipe MDA avait pour objectifs spécifiques de :
- Rencontrer les autorités politico-administratives de la préfecture de la Kemo et leur présenter le projet.
- Rencontrer l’ECPS de la préfecture de la Kemo et présentation du projet et la stratégie de mise en œuvre de MDA
- Rencontrer des ONG partenaires actives dans la zone et définition des stratégies de coordination des activités à mener
- Valider et signer la requête pour les intrants
- Rencontrer la communauté pour compréhension et une meilleure adhésion au projet.
- Réaliser un état de lieu par une évaluation rapide et l’état nutritionnel des enfants et l’état de PEC.
- Récolter les données et rapport de PEC.
- Evaluer la situation sécuritaire des zones d’implémentation du projet

La mission a permis de vérifier les besoins non couverts sur la zone du projet et de formuler des recommandations. Elle confirme la pertinence de l’intervention prévue dans toutes ces zones dans la mesure où les facteurs de risques sont perceptiblement permanents, les activités planifiées restent d’actualité (renforcement des capacités des prestataires, la promotion de l’ANJE, poursuivre la PEC médicale des cas et la mise à disposition des intrants de PEC). Il convient de signaler que la situation sécuritaire dans la plupart des zones ciblées par le projet reste volatile notamment pendant les déplacements pour accéder aux sites. Le délabrement avancé de l’état des routes, le manque de réseau de communication téléphonique pour certains endroits (Ndjoukou et Mala) et la présence des groupes armés, nous obligent à définir un plan de gestion de sécurité locale strict pouvant nous permettre de minimiser les risques de sécurité pour notre staff, nos biens, nos bénéficiaires et du programme.
photoIntervention