MEDECINS D'AFRIQUE
ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires
Article Intervention


Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains. Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.




SANTE/VIH
08.11.2012
Gabon - Situation de la santé scolaire à Libreville et dans les environs
La Représentation Gabon de Médecins d’Afrique souhaite mettre en place un programme pilote de santé scolaire à Libreville puis l’étendre dans d’autres localités. Ce projet s’inspire des observations faites sur le terrain. La plupart des structures scolaires gabonaises n’ont pas de programme de santé scolaire. Or Médecins d’Afrique, dès 1995, a pu expérimenter un programme de Redynamisation de la Santé Scolaire (RESASCO) au Congo Brazzaville, puis Kinshasa, qui a bénéficié depuis son lancement à plus de 150 000 enfants. Cette expertise peut maintenant être mise au service de la santé gabonaise.

Une fiche d’enquête semi-dirigée d’une douzaine de questions a été élaborée. Afin de mesurer leur degré de collaboration, chaque structure scolaire devait viser la fiche en y apposant son tampon et la signature du directeur. Pour un départ, notre objectif était d’atteindre 2500 enfants scolarisés de 3 à 12 ans, avec autant de filles que de garçons. Une enquêtrice, Mlle Ginette NGANMENI a eu la charge de réaliser ce travail. Elle a contacté 20 structures scolaires situées principalement dans les quartiers périphériques de Libreville et sélectionné pour l’enquête les 10 premières ayant répondu.

Résultats :
Programme de santé scolaire – Huit écoles sur dix n’ont jamais eu ni envisagé d’avoir un programme de santé scolaire. Une a déclaré y avoir renoncé pour des questions de modalité d’adhésion aux mutuelles et l’autre dit en avoir un, mais n’a pas pu nous décrire ce qu’il contenait. En conclusion, il y a un réel besoin, que d’ailleurs les directeurs des écoles ont exprimé unanimement.
Association de parents d’élèves – Quatre écoles disent disposer d’une association de parents d’élèves, mais aucune n’a de bureau exécutif fonctionnel. Soit il n’existe pas, soit il a été dissout. Le projet de santé scolaire pourrait être une occasion de redynamiser ces associations, en les impliquant.
Situation sanitaire et nutritionnelle- Toutes les écoles déclarent avoir chaque mois en moyenne 4 cas d’urgences sanitaires pour leurs élèves. Leur premier recours est d’appeler les parents (64 %), seules 3 écoles disposent d’une boîte à pharmacie et peuvent apporter des premiers soins (27%), faits par un non professionnel. Une école a mentionné un référencement vers l’hôpital le plus proche. Il n’y a pas de cahiers de santé, et une seule école déclare avoir bénéficié en 2010 d’une sensibilisation aux gestes qui sauvent. Toutes les écoles sont donc en attente d’un programme de santé scolaire et voudraient qu’il démarre vite. La majorité des écoles disposes de points d’eau (8/10), de cantines (8/10) et de toilettes (10/10), par contre, les observations de terrain montrent que ces installations sont rudimentaires. Concernant les repas, dans l’une des cantines au moins, ce sont les élèves qui doivent apporter leur repas.
Conditions d’une bonne implémentation de la RESASCO – L’implication des parents d’élèves est la condition essentielle relevée par les écoles, suivie de la cotisation. En effet, un montant trop élevé dissuaderait les parents de s’impliquer. Le montant psychologique, d’après les réponses données, est de 5000 FCFA/an, soit 1$/mois, ce qui est réellement accessible à la grande majorité des familles. Le sérieux de l’action et la régularité dans le suivi sont les autres conditions, avec l’implication des enseignants.

Conclusion :
· Attente forte de la part des écoles pour l’implémentation du projet
· Nécessité d’impliquer les parents d’élèves et les enseignants, avec une cotisation ne dépassant pas le montant psychologique de 1$/mois
· Ecoles échaudées par des programmes sans suite, n’acceptant de s’engager que sur la base de projets dans la durée, avec un suivi des élèves
· Equipements sanitaires (toilettes, points d’eau) présents mais à améliorer, surtout dans leur entretien.
MDA Gabon dispose des ressources techniques (médecins, sage-femmes, psychologues) pour implémenter un programme pilote de santé scolaire dans les 10 écoles, soit 2500 élèves
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