MEDECINS D'AFRIQUE
ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires
Article Intervention


Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains. Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.




PROTECTION DES PERSONNES VULNERABLE & DEVELOPPEMENT DU JEUNE ENFANT
11.11.2013
Congo - Vigilance nutritionnelle et prise en charge des malnutris
Le programme Urgence et Nutrition de Médecins d’Afrique Congo gère en ce moment deux projets principaux :
- Vigilance nutritionnelle et prise en charge de la malnutrition dans les centres de santé communautaires de Médecins d’Afrique (sur fonds propres de MDA)
- « Prise en charge médicale des réfugiés urbains et ruraux LS400, LS410) » qui comporte un grand volet de nutrition (projet LS 400 et LS 410, financés par le HCR)

Les bénéficiaires de ces différents projets sont les enfants de 0 à 59 mois suivis dans les Centres de santé communautaires ou les communautés de réfugiés, ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes parmi les réfugiés de la RDC, de la RCA, du Rwanda, présents à Brazzaville et dans la Likouala.


Méthodologie utilisée

La vigilance nutritionnelle est assurée dans tous les postes/centres de santé gérés par MDA et la prise en charge nutritionnelle à l’URNI (unité de récupération nutritionnelle intensive) de Bétou. Il s’agit de prendre systématiquement les mesures anthropométriques (poids, taille, PB) permettant ainsi aux acteurs de déterminer le Z-Score ou le rapport Poids/Taille, Poids/Age et Taille/Age, avant de procéder à la classification selon le tableau clinique ( la présence ou non des œdèmes bilatéraux des membres inférieurs ou de l’ascite , l’aspect des cheveux en dehors de l’attitude et constitution). Ces éléments permettent de mettre en évidence le type et la forme de la malnutrition : sévère, modérée ou risque de malnutrition.

Résultats obtenus

- Screening de la malnutrition auprès des enfants réfugiés
Le projet prise en charge des réfugiés ruraux a enregistré au total 2627 enfants screenés, avec 3,43% d’enfants à risque de malnutrition, 1,72% d’enfants malnutris modérés et 1,39% d’enfant malnutris sévère. Il faut signaler que Bétou rencontre plus de cas de malnutrition sévère que d’autres localités, cela est dû à l’arrivée massive récente des populations de la RCA

- Supplémentation en micro-nutriments
Au total 5072 personnes ont été supplémentées en Fer/acide folique et 4764 personnes supplémentées en vitamine A, ce qui permet à Médecins d’Afrique de participer pleinement à la prévention contre les carences en micronutriments.

- Prise en charge des enfants malnutris
Auprès des réfugiés : 118 enfants ont été pris en charge à Loukoléla, Bétou et Impfondo, avec un taux de guérison de 84 %, soit 99 enfants. On note 5 abandons de traitement, 5 enfants référés vers l’hôpital et malheureusement 1 décès. Dans les CSCOM de Médecins d’Afrique : 9 enfants ont été pris en charge entre le CRMP à Moungali et le CSMT à Talangai. Le pourcentage de guérison est de 67 %, sans décès mais avec 2 abandons de traitement

- Promotion des bonnes pratiques nutritionnelles
La promotion des bonnes pratiques nutritionnelles s’est faite sous forme de conseils diététiques donnés aux mères lors des pesées de l’enfant. Les mères ayant des enfants en surpoids et à risque de malnutrition ont bénéficiés des conseils nutritionnelles dans le but d’améliorer l’état nutritionnelle de leur enfant. Au total 302 mères (239 au CMRP et 63 au CSMT) ont été sensibilisées sur l’alimentation du jeune enfant et du nourrisson.

Difficultés rencontrées

- Rupture occasionnelle en certains autres intrants utilisés dans la prise en charge de la malnutrition modérée
- Capacité d’accueil limitée à Bétou et difficulté d’évacuer rapidement les enfants présentant une complication par manque d’ambulance pré-positionnée
- Arrivée tardive des enfants malnutris sévères à l’URNI suite aux croyances, à l’inconscience ou l’ignorance de leurs parents sur l’origine de la malnutrition ;
- Certains malades autochtones hospitalisés ne vont pas au bout du traitement mais sortent du circuit de soins et sont perdus de vue
photoIntervention