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PROTECTION DES PERSONNES VULNERABLE & DEVELOPPEMENT DU JEUNE ENFANT
09.06.2016
Congo - Vigilance nutritionnelle dans les Centres de Santé Communautaires (CSCOM) de Médecins d’Afrique : le point pour 2015
En 2015, MDA Congo a poursuivi son action de prévention et de lutte contre la malnutrition dans ses 4 CSCOM, à Brazzaville (Centre Médical de Ressources Professionnelles ou CMRP, Centre de Santé Mutualiste de Talangaï ou CSMT, Centre de Santé de Mikalou-Madzouna ou CSMM) et à Pointe Noire (Centre de Santé de Km4).
En effet, la situation nutritionnelle de la population au Congo demeure encore préoccupante : 24.4% d’enfants de moins de 5 ans présentent un été de malnutrition chronique ou un retard de croissance contre le seuil de moins de 20% fixé par l’OMS ; 6% d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë ou d’émaciation contre le seuil de moins de 5% fixé par l’OMS ; 11.6% chez les enfants de moins de 5 ans ont une insuffisance pondérale contre le seuil de moins de 10% fixé par l’OMS ; 3% chez les enfants de moins de 5 ans et 9% chez les femmes en âge de procréer sont obèse, 17% des femmes en âge de procréer ont une surcharge pondérale et 14% chez les femmes en âge de procréer ont une maigreur ou déficience énergétique chronique (données 2011) Il s’agissait de contribuer à l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants ainsi que des femmes enceintes et allaitantes dans 4 aires de santé (3 à Brazzaville et 1 à Pointe Noire) en assurant le dépistage et la prise en charge des cas de malnutrition, la supplémentation en fer des femmes enceintes et en post partum, la supplémentation en vitamine A des enfants de moins de 5 ans et des femmes allaitantes et la promotion des bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles au sein de la population. La vigilance nutritionnelle et la prise en charge nutritionnelle dans les CSCOM commence par la prise des mesures anthropométriques (poids, taille, périmètre brachial) permettant de déterminer le Z-Score ou le rapport P/T, avant de procéder à la classification selon le tableau clinique en face. Ces éléments permettent la mise en évidence du type et de la forme de la malnutrition. Des séances de communication pour le développement (C4D) sont organisées chaque semaine dans les CSCOM. Ces séances ciblent particulièrement les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et allaitantes. La supplémentation en fer/acide folique est faite lors des consultations pré-natales (CPN) chez la femme enceinte. Pendant les consultations post-natales (CPS) se font chez la femme allaitante, la supplémentation en fer/acide folique et en vitamine A, cependant les enfants de moins de 5 ans sont supplémentés en vitamine A uniquement. Pour 2015, ce sont 6 808 enfants qui ont ainsi bénéficié d’une surveillance nutritionnelle. La malnutrition aiguë globale a été moins souvent observée que le surpoids (2,2% des cas contre 13,2%) et 1,2% des enfants avaient atteint le stade de l’obésité. Parmi les 147 malnutris dépistés, 50 % ont ou être pris en charge, les autres ayant été perdus de vue. La principale raison d’abandon évoquée a été le manque de moyens financiers des parents. Les 2/3 des enfants pris en charge ont suivi le traitement jusqu’au bout et ont été déclarés guéris. Les autres ont arrêté en cours de route. La recherche des causes de la malnutrition a amené les facteurs ci-après en lumière : l’ignorance des parents sur l’origine de la maladie, souvent assimilée aux croyances mystiques (mauvais sort) ; le manque de connaissances sur la manière d’alimenter les enfants surtout lors du sevrage ; les grossesses rapprochées ; la négligence des mères quant à l’équilibre alimentaire pour les enfants. Afin de faire reculer cette méconnaissance, 485 séances de C4D ont été organisées dans les CSCOM, sur les thématiques suivantes : Allaitement maternel exclusif ; Alimentation de complément chez les enfants de 6 à 59 mois ; Causes et conséquences de la malnutrition chez la femme enceinte et chez l’enfant ; Prévention des carences en micronutriments ; Lavage des mains, etc. Pour 2016, MDA Congo entend poursuivre les activités nutritionnelles dans les CSCOM, organiser des campagnes de sensibilisation des populations sur l’ANJE, l’alimentation des femmes enceintes et allaitantes, développer des activités de NAC et systématiser l’utilisation du logiciel de gestion des données nutritionnelles dans tous les CSCOM. La problématique de la malnutrition demeure encore d’actualité en République du Congo comme en témoignent les statistiques nationales ainsi que les résultats obtenus lors des activités nutritionnelles réalisées dans les CSCOM de Médecins d’Afrique. Des efforts doivent être consentis au niveau de la communauté pour lutter contre la survenue de la malnutrition à travers une alimentation équilibrée. Ceci passera par une intensification des activités de sensibilisation dans les ménages ou dans la communauté par le biais des relais communautaires. Par ailleurs, une systématisation de la surveillance nutritionnelle par la prise des mesures anthropométriques dans les formations sanitaires permet de dépister à temps les enfants à risque de malnutrition ou malnutris afin qu’une prise en charge soit faite pour éviter des décès des enfants dus aux complications de la malnutrition. Bien que les résultats présentés aient plus évoqué la malnutrition aiguë, un accent particulier doit être mis sur la malnutrition chronique quand on sait que ses conséquences désastreuses pour les enfants dans les 1000 jours suivant la naissance. MDA Congo va donc continuer le plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers et autres bailleurs des fonds agissant dans le domaine de la nutrition pour mener un projet de nutrition à assise communautaire afin de pour compléter le travail déjà réalisé dans les formations sanitaires. |