MEDECINS D'AFRIQUE ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires |
Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains.
Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE MEDECINS D’AFRIQUE (CERMA)
06.07.2011
Analyse de la situation épidémiologique de l’émergence des cas de Monkey pox dans le département de la Likouala
Le «monkey pox» est une maladie zoonotique causée par un virus de type «pox virus», apparue au Congo Brazzaville en 2006, les premiers cas ayant été notifiés dans le département de la Likouala, frontalier de la RD Congo qui elle connaît assez régulièrement des cas de monkey pox. Malgré son nom, cette maladie est plus souvent transmise aux humains par des rongeurs que par des singes. Elle est bien connue des réfugiés de RD Congo suivis par Médecins d’Afrique dans la Likouala. Ils savent la distinguer de la varicelle, dont la symptomatologie est voisine, par la taille des éruptions : «kolokoto ya monene (grandes boursouflures)» pour le monkey pox, et «kolokoto ya moke (petites boursouflures)» pour la varicelle.
Entre 2007 et 2010, Médecins d’Afrique a eu à prendre en charge 57 cas de monkey poxet a contribué, avec les autorités sanitaires du Département de la Likouala, l’INCEF et le CDC d’Atlanta, à la mise en place d’un système de surveillance épidémiologique. Dans le cadre de ce système de surveillance, un réseau de de postes sentinelles a été mis en place et doté de matériel. Les agents de santé des localités du département ont reçu une formation et une sensibilisation des habitants de la Likouala a été entreprise (75 % environ de la population a été touchée). Il est très important de réagir rapidement et efficacement face à la propagation du monkey pox, car non seulement cette maladie est douloureuse, mais les conséquences peuvent être graves, allant jusqu’à entraîner la mort, surtout chez les enfants. La vaccination contre la variole, dont le virus est voisin, aide à protéger du monkey pox, mais il n’a pas encore été prouvé que la protection soit totale. Sur les 57 cas notifiés, 14 sérologies ont été réalisées avec 8 positives. Ces cas concernent surtout des enfants, les tranches d’âge les plus touchées étant celle des 5 – 14 ans (35 cas) et des 0 – 4 ans (20 cas). Ces enfants ont subi pour certains des complications ophtalmologiques (7 cas) avec perte de la vue chez un sujet et des complications ORL de type amygdalites et stomatites sur 4 cas avec 2 décès attribuables à ce type de complication. Les cas adultes ont tous été diagnostiqués comme une varicelle par la sérologie. Cela est certainement aussi dû au fait l’existence de la vaccination contre la variole. Maladie encore mal connue, avec une propagation exponentielle dans le département de la Likouala, car partant de l’extrême sud du département en 2006 à l’extrême nord actuellement avec des interférants biologiques certainement inhibant le diagnostic sérologique, l’émergence du monkey poxdans le département de la Likouala doit alerter tous les acteurs œuvrant dans ce département du fait de l’interdisciplinarité des actions liées à la prise en charge tout en prenant en compte les aspects sociologiques, épidémiologiques et alimentaires de la contrée. |