MEDECINS D'AFRIQUE ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires |
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Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE MEDECINS D’AFRIQUE (CERMA)
09.08.2012
Congo : Etude de la vulnérabilité au VIH/SIDA chez les PS, HSH et détenus
L’étude a été réalisée à Brazzaville, Pointe Noire, Dolisie, Nkayi et Pokola dans la période allant de novembre 2011 à mars 2012. Le but de cette enquête était d’évaluer la prévalence du VIH dans ces groupes; d’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques en lien avec l’infection à VIH afin de fournir les données de base en vue de renseigner les indicateurs dans le cadre du système de surveillance de seconde génération, pour les PS, HSH et Détenus. L’OMS et l’ONUSIDA visaient ainsi à obtenir une meilleure connaissance de la situation de l’épidémie du VIH dans les groupes de populations les plus exposées. En tenant compte du fait qu’en République du Congo, les enquêtes spécifiques auprès des groupes les plus à risque n’avaient pas encore été réalisées, le Secrétariat Exécutif Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida (SEP/CNLS) a entrepris, avec l’ONG Médecins d’Afrique, la mise en place d’un dispositif de surveillance comportementale auprès de ces groupes. Au total, 756 PS, 156 HSH et 97 détenus ont participé à l’étude.
Les PS enquêtés sont majoritairement de nationalité congolaise (59,2 %) et le taux de prévalence est de 7,5% avec un âge moyen de 28 ans, ce qui est statistiquement supérieur à la prévalence nationale des 15-49 ans. Plus de la moitié des PS déclarent avoir des partenaires non payants. L’utilisation de préservatifs est de 81% avec les clients et plus faible avec les partenaires non payants (21%). La moitié des PS (51,9%) ont déclaré avoir eu des symptômes d’IST. L’étude ne retrouve pas d’association entre le type de prostitution, le niveau scolaire, la nationalité, le niveau de connaissance sur le VIH, l’usage du préservatif ou non avec le dernier client et le nombre de partenaires non payants avec le taux de prévalence du VIH. L’étude renseigne que la prévalence du VIH chez les HSH est de 26,1%. La majorité de ceux-ci est de nationalité congolaise (74,5 %), avec un âge moyen de 28 ans. Plus de la moitié des HSH (61,6%) ont pratiqué une fellation au cours des six derniers mois et la majorité des HSH enquêtés (82,4%) a eu des rapports sexuels avec pénétration anale. Une proportion importante de HSH (72,5%) a des rapports sexuels anaux avec des partenaires payants et des partenaires non payants. L’utilisation du condom n’est pas systématique avec les partenaires payants (64%) et diminue avec un partenaire non payant (40,6%). Seuls 2% des HSH utilisent des lubrifiants appropriés lors des rapports sexuels avec pénétration anale. Plus de la moitié des HSH (62,7%) sont bisexuels et le nombre moyen de partenaires de sexe féminin dans les six derniers mois est de 21,9. Avec les partenaires de sexe féminin, 69,6% des HSH ont affirmé n’avoir pas utilisé le préservatif lors du dernier rapport sexuel. Il n’y pas de lien entre le niveau scolaire, la nationalité, l’usage du préservatif lors des fellations et des rapports anaux, le niveau de connaissance sur le VIH et la prévalence VIH dans la population étudiée. Quant aux détenus enquêtés la majorité était de nationalité congolaise (83,3 %). Les hommes ont constitué la majorité de l’échantillon soit 90,6%. L’âge moyen des détenus est de 36,4 ans. La durée médiane de la détention était de huit mois. Le nombre de détenus qui ont avoué avoir eu des rapports sexuels en prison est faible soit 6,3%, dont un tiers sont des femmes. Aucun rapport homosexuel n’a été rapporté. L’étude montre qu’aucun détenu n’a utilisé de préservatif lors du dernier rapport sexuel. Un tiers des rapports sexuels notifiés ont été contraints par des violences. Toutes les victimes de ces violences sexuelles sont de sexe féminin. L’exposition au sang a été retrouvée chez 14,6% des détenus. La prévalence du VIH chez les détenus est de 8,3% et est statistiquement supérieure à prévalence de la population générale. L’étude ne retrouve pas de lien entre l’âge et le statut sérologique chez les détenus. Aucun lien n’est également retrouvé dans cette étude entre le niveau de scolarisation, la nationalité, la durée de la détention, le niveau de connaissance sur le VIH et la prévalence du VIH. Cette première enquête comportementale a permis de noter que la prévalence du VIH est plus élevée chez les PS, les HSH et les détenus que dans la population générale vivant au Congo. Le choix porté sur ces trois cibles se justifie donc par le fait qu’elles constituent des groupes hautement exposés et vulnérables à l’infection à VIH, une vulnérabilité tributaire dans l’ensemble aux facteurs socioéconomiques dont, entre autres, la stigmatisation et la marginalisation. Le SEP/CNLS manifeste son satisfecit sur ce travail qui représente un grand pas dans la lutte contre le sida en République du Congo. Parce que ces groupes posaient des grands problèmes ne pouvaient pas être renseignés. Cette étude s’est déroulée sur les sites de prostitution pour les PS au sein des maisons de correction pour les détenus et au sein des associations choisies par les HSH pour ce groupe. La participation était volontaire. Les données ont été collectées à l’aide de questionnaires lors d’entretiens individuels. Des prélèvements sanguins ont été réalisés pour la recherche du VIH. Article à retrouver sur: http://www.cnls-congobrazza.org/Congo-Brazzaville-vulnerabilite-au-VIH-et-sida-circonscrite-chez-les-PS-HSH-et-detenus_a1250.html |