MEDECINS D'AFRIQUE ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires |
Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains.
Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.
NUTRITION ALIMENTATION
12.08.2012
RD CONGO - Mission conjointe MDA/Pronanut dans la zone de santé de Kirotshe, Nord-Kivu
La situation sécuritaire à l’Est de la RDC reste dominée par des conflits armés récurrents depuis Avril 2012. Les Territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru restent touchés par les affrontements entre les mutins du mouvement M23 et les FARDCs. Les résultats de la récente évaluation inter agence en sécurité alimentaire relevait une prévalence de 15,2% de MAG et 5,3% de MAS (screening nutritionnel réalisé fin juillet 2012), avec comme facteur aggravant : la présence des déplacés de guerre, les maladies affectant les cultures et les épidémies…
La zone compte 23 aires de santé et sans appui dans la prise en charge des cas de la malnutrition aiguë depuis bientôt deux ans, elle ne bénéficie plus d’appui logistique et de la motivation des personnels et des relais communautaires, ce qui a comme conséquence le non dépistage à temps des cas qui conduit à l’aggravation de la situation nutritionnelle dont la prise en charge au niveau de l’hôpital devient difficile. L’UNTI n’est pas systématiquement dotée en kits de médicaments essentiels. La zone de santé est approvisionnée en intrants pour a prise en charge des cas de malnutrition aiguë sévère par le PRONANUT. Préoccupé par cette situation, Médecins d’Afrique, étant déjà présent dans le territoire (Masisi) dans le domaine de la santé et nantie d’une expérience dans la prise en charge nutritionnelle, afin d’anticiper une éventuelle intervention, il a été important de réaliser cette évaluation rapide de la situation en commun accord avec le PRONANUT et partager les résultats avec le cluster Nutrition, le PRONANUT, le PAM et le reste de la communauté humanitaire. L’équipe de la mission était composée de quatre personnes dont 3 agents de Médecins d’Afrique et une personne pour le PRONANUT. OBJECTIFS Objectif général de la mission : évaluer rapidement les problèmes liés à la prise en charge nutritionnelle dans l’UNTI, UNTA et UNS dans la zone de santé de Kirotshé. Objectifs spécifiques : - Rencontrer les autorités politico-administratives de Kirotshé ; - Rencontrer les membres de l’équipe cadre de la Zone de Santé de Kirotshé ; - Visiter les structures de prise en charge et récolter les données des trois derniers mois ; - Evaluer les gaps de la prise en charge actuelle. 3- CONSTAT GENERAL UNTI : la seule Unité de traitement intensif est celle de l’hôpital de Kirotshé et enregistre en moyenne 6 cas par mois, qui arrivent généralement dans un état de maladie très avancé car le système de dépistage actif et de référence des cas est depuis plus d’une année inexistante. Suite à l’absence de partenaire d’exécution dans cette zone, cette structure connaît beaucoup des problèmes dans son fonctionnement. Cet hôpital fonctionne avec système de recouvrement des coûts pour les traitements spécifiques, ce qui n’arrange pas ses prestataires qui offrent aux malades malnutris un paquet complet gratuit (lait thérapeutique et médicaments de traitement systématique). L’hôpital connait régulièrement des ruptures en termes d’intrants. Les gardes malades ne bénéficient plus d’intrants d’accompagnants, ce phénomène entraine une baisse de fréquentation de la structure laissant ainsi les malades dans un état critique dans la communauté. Au passage de l’équipe MDA/PRONANUT, nous avons trouvé 7 cas sévère dans l’UNTI. UNTA et UNS : la zone compte 10 UNTA opérationnelles sans appui et la mission a pu visiter 3 UNTA et 3 UNS (Shasha, Bweremana et Sake). Les problèmes rapportés par les IT entretenus étaient identiques dans toutes ces structures notamment les questions liées à : la formation de personnel en PCIMA, les ruptures en intrants et médicaments systématiques, la non motivation de relais communautaire et la suspension depuis une année des activités dans les UNS avec comme conséquence la non fréquentation de la population dans ces structures produisant une rechute de plusieurs enfants, une fois déchargés de l’UNTA. La majorité des UNTA enregistre plus de 10 cas par mois. GAPS A COUVRIR - Absence de partenaires d’appui à la prise en charge nutritionnelle dans la zone ; - Rupture des stocks d’intrant de prise en charge et de certains médicaments essentiels pour les traitements systématique ; - Absence d’appui logistique en termes de matériels et équipements de prise en charge etc ; - Absence de structures de prise en charge de la malnutrition modérées ; - Protocole PCIMA non intégré dans la zone ; - Inactivité des RECO et démotivation des prestataires des soins. |