URGENCES
23.02.2012
La zone de santé de Kalémie, dans le Katanga (Est de la RD Congo), abrite des IDPs (personnes déplacées) fuyant l’insécurité causée de nombreuses incursions des différents groupes armés en grand nombre dans la zone, ces IDPs sont arrivés dans les sites de Kalémie et Nyemba vers la fin du mois de juin 2011. Ce mouvement s’est accru au courant du mois de juillet en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans l’axe Wimbi-Kabanga. D’un point de vue sanitaire, la population déplacée ainsi que la population locale ont un besoin d’appui concernant notamment l’accès aux soins de santé de base et à la prise en charge adéquate des différentes pathologies.
Le choléra demeurant récurrent dans cette zone avec des facteurs de prédisposition élevés, Médecins d’Afrique RD Congo, en partenariat avec l’OMS va démarrer un projet d’appui contre le choléra dans les zones de santé de Kalémie et Nyemba. Au vu des besoins, une prise en charge plus globale des populations s’impose également. Ainsi, le renforcement encore et toujours des capacités des prestataires, la mise en place de structure de prise en charge du choléra, l’appui aux structures de santé en médicaments essentiels, l’amélioration de l’offre de soin aux populations ainsi que des campagnes de sensibilisation contribueront à la réduction de la morbimortalité des IDPs et de la population locale, dans la zone de santé de Nyemba. Le projet est déjà en route avec une équipe de Médecins d’Afrique en place dès Janvier et une première session de formation des volontaires le 11 Février.
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SANTE/VIH
15.01.2012
Dans le cadre de la Journée Mondiale de Lutte contre le SIDA 2011, l’équipe Médecins d’Afrique Nord-Kivu (MDA/NK) a décidé de s’adresser à des publics sensibles ou marginalisés : filles mères, femmes violées, sourds-muets. Trois structures y ont été associées : le Centre de formation APPROFIME (Action Pour la Promotion de la Fille Mère), l’école privée EPHPHATA et l’association ALFA UJUVI, qui fédère des femmes victimes de viol. L’équipe de sensibilisation était formée de 8 personnes. Lors de chaque action de sensibilisation, 2 personnes assuraient les interventions et les autres assistaient et répondaient aux questions posées par l’auditoire. Ces actions de sensibilisation ont été réparties sur 3 jours (2/12, le 8/12 et 10/12 2011).
L’action a touché en direct 234 personnes : 96 jeunes sourds-muets, 73 élèves de APPROFIME et 65 femmes de Alpha Ujuvi et les publics sensibilisés ont demandé une poursuite des activités de sensibilisation. Les observations faites pendant la mission et les discussions informelles font remonter les énormes problèmes liés au VIH dans la province du Nord Kivu. De nombreux enfants meurent actuellement parce que contaminés par leurs mères séropositives. Les jeunes perdent leur espérance de vie suite aux relations sexuelles non protégées. Il est donc vital que les ONG, en tant qu’organisations issues de la société civile, et toutes les personnes de bonne volonté travaillent à réduire autant que possible les risques de contamination par une éducation effective.
Les freins à l’action sont l’insuffisance de fonds pour financer les activités de sensibilisation (d’où la difficulté d’organiser des séminaires et des conférences-débat pouvant permettre de récolter certaines données) et la difficulté de pérenniser les relais communautaires.
L’équipe MDA/NK veut s’engager fortement dans l’éducation pour le changement des comportements et préconise de créer, dans la mesure du possible, un centre de dépistage volontaire à Goma. Ce centre sera le point focal autour duquel seront organisées les séances d’information et d’éducation sexuelle chez les jeunes et de concevoir un projet de la prise en charge médicale de PVV connus n’ayant pas accès aux soins médicaux. Grâce à la sensibilisation et à l’éducation pour le changement des comportements, de nombreuses vies pourront ainsi être épargnées.
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PROTECTION DES PERSONNES VULNERABLE & DEVELOPPEMENT DU JEUNE ENFANT
19.12.2011
La RESASCO ou Redynamisation de la Santé Scolaire est l’un des premiers projets développés par Médecins d’Afrique (MDA) dans le cadre du programme santé. Lancé en 1995 au Congo Brazzaville, il a permis de visiter déjà plus 150 000 enfants dans ce pays. Il a débuté en 2010 au Congo Kinshasa et va être lancé en 2012 au Mali. En 2011, ce sont 17 groupes scolaires de Brazzaville et 5 écoles de Kinshasa qui y ont participé.
Fort de la conviction que l’éducation ne peut réussir sans l’accès aux services de santé, la santé des élèves est donc un facteur essentiel dans l’acquisition du savoir à l’école. Il faut pour ce faire organiser, autour de celle-ci, une mobilisation totale afin aider les jeunes à préserver leur santé et à lutter efficacement contre les problèmes qu’ils sont susceptibles de rencontrer pendant leur cursus. L’école représente un lieu de contamination de certaines maladies par le contact. Certaines difficultés d’apprentissage sont liées à des conflits familiaux dont l’enfant est victime, et à des pathologies contractées lors de la grossesse, de l’accouchement, de la première enfance ou au court du cursus scolaire.
Matériel et méthodes
Dans le programme RESASCO, Médecins d’Afrique explore les causes de ces difficultés (médicales, pédagogiques, déficits sensoriels, troubles du langage oral ou écrit, déficits intellectuels, problèmes affectifs). Notre but est de contribuer à l’amélioration de l’état de santé des enfants en milieu scolaire par une prise en charge médicale et un soutien psychologique précoce et adapté.
Organiser la détection précoce des difficultés d’apprentissage lors de la visite médicale obligatoire ;
- Réaliser un bilan de santé à tous les élèves, de la maternelle au lycée : Prise des mesures anthropométriques des élèves, screening médical et psychologique, déparasitage systématique, orientation des malades vers les centres de santé, documentation des fiches de suivi médical et psychologique des élèves
- Mettre en place des actions permettant d’améliorer le rendement scolaire et faire la promotion de l’hygiène en milieu scolaire ;
- Assurer le diagnostic des troubles ou affections présentées par les élèves.
Résultats
Au Congo, pendant l’année scolaire 2010-2011, 5011 élèves ont été visités dans 16 écoles et collèges et 1 lycée. Des 5011 élèves présenté à la visite médicale, il y avait 2682 filles pour 2328 garçons avec un sexe ratio de 1,15. Parmi ces 5011 élèves, 2351 présentaient au moins une pathologie, soit 50.51% d’élèves malades. Les affections principales rencontrées concernent, par ordre décroissant : stomatologie (1142 cas), O.R.L. (1030 cas), sphère uro-génitale (195 cas), ophtalmologie (186 cas), dermatologie (108 cas), système digestif (88 cas), système respiratoire (82 cas), psychologie (65 cas), appareil cardio-vasculaire (65 cas), appareil locomoteur (5 cas). Sur les 5 dernières années, ce sont au total 18 178 enfants qui ont bénéficié du projet RESASCO.
Perspectives
Etant donné que l’objectif premier de la RESASCO est de réduire le taux d’échec et de déperdition scolaire due aux causes de santé, MDA se propose à court terme d’élargir au plus grand nombre d’élèves des établissements publics et privés, des soins de santé primaire de qualité à moindre coût, d’assurer un accompagnement / assistance aux élèves nécessitant des soins du second niveau, d’organiser les écoles en mutuelle de santé, organiser dans les établissements scolaires des séances de CCC en matière de VHI/ IST, de grossesses non désirées, de nutrition, etc. Ce programme est désormais rôdé dans les écoles privées de Brazzaville et Kinshasa, il est prêt pour un passage à l’échelle.
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URGENCES
20.10.2011
La ville de Kinshasa actuellement classée comme ville à haut risque de choléra, subit la 4ème vague de cette épidémie dont la dernière remonte en 2007. L’évaluation de la mise en œuvre du programme de riposte contre le choléra a permis à Médecins d’Afrique (MDA), possédant une expertise dans la gestion des épidémies depuis sa création en 1995, d’apposer un accent particulier à la prise en charge et la prévention de ces maladies évitables. Ainsi donc, en partenariat avec l’UNICEF, une stratégie riposte au choléra a été implémentée via la mise en place d’Unités de Traitement du Choléra (UTC) et de Points de Réhydratation Orale (PRO) et via la mobilisation sociale des populations de Kinshasa en particulier dans les zones de santé à risque de Kinsenso, Lingwala, Kalamu II. La mise en œuvre de cette stratégie a débuté mi-Août.
Attentes autour de ce projet :
1- Renforcement de capacité du personnel de santé dans la prise en charge et la prévention de l’épidémie de choléra dans 33 aires de santé
2- Renforcement du système de surveillance épidémiologique sur le choléra au niveau des aires de santé ciblées et à risque
3- Prise en charge des malades de choléra au travers des UTC et des PRO
4- Conduite d’actions de sensibilisation de masse sur la prévention du choléra
Ainsi, une formation préalable a été assurée pour 86 personnes (membres de Médecins d’Afrique, prestataires de soins, membres de l’ECZS, agents d’assainissement et agents communautaires et relais communautaires) sur les domaines de la prise en charge des cas de choléra selon le protocole définis par l’OMS, les mesures d’hygiène et d’assainissement, les mesures de prévention. Les actions de sensibilisation ont permis de toucher, à mi-projet, 4 791 ménages (en porte à porte) et 54 442 personnes lors des séances d’IEC. Un plan de veille et d’alertes a été mis en place en partenariat avec les Bureaux des Médecins-Chefs de Zones de Santé (MCZ). Les 3 UTC et les 6 PRO sont fonctionnels et approvisionnés en kits de prise en charge des cas de choléra. Les 13 cas suspects de choléra notifiés ont été pris en charge et leur domicile a été désinfecté, aucune mortalité n’a été à déplorer.
La principale difficulté rencontrée à ce jour est l’enclavement de la zone de santé de Kinsenso, qui ralentit les actions de sensibilisation des ménages qui y résident.
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EAU / HYGIENE /ENVIRONNEMENT
05.09.2011
En Août 2010, Médecins d’Afrique, avec l’aide d’une équipe de scouts de France et du Congo et la participation des villageois de Voungouta, aménageait la source principale du village de Voungouta. Qu’en est-il un an après ?
Mlle Léonie Merleau, membre de Médecins d’Afrique et scoute de France, est allée en Août 2011 à Brazzaville pour réaliser un screening de l’hypertension dans les centres de santé de Médecins d’Afrique. Elle a profité de sa présence au Congo pour participer, avec des représentants de Médecins d’Afrique au Congo, des scouts congolais et des villageois de Voungouta, à un audit des ouvrages un an après. Tout fonctionne ! Le site est entretenu par Flavien, le fontainier ou mulundimasa (photo de droite, en haut à gauche), qui n’hésite pas à reprendre les villageois qui oseraient jeter un papier à proximité des ouvrages d’eau ou entrer dans le périmètre de protection des micro-sources qui alimentent le bassin de rétention. L’analyse de l’eau réalisée en Février a montré que tous les paramètres de potabilité sont respectés.
M. Mowa, chef du village de Voungouta, a reçu l’équipe auditrice chaleureusement et les a accompagnés sur le site. Il a rappelé l’impatience des villageois de voir débuter la tranche suivante des travaux, qui permettra d’aménager la deuxième source et d’amener l’eau à proximité du village. Médecins d’Afrique a commencé à réunir les financements dans ce but, avec un soutien financier déjà acquis de la Région Ile de France et une promesse de financement du Conseil Général de l’Essonne, qui avaient financé la première phase du projet.
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URGENCES
11.08.2011
Dans le cadre du plan provincial de riposte contre l’épidémie de choléra et de la commission Mobilisation Sociale, MEDECINS D’AFRIQUE RDC (MDA) a démarré ses activités à Masina I, dans la ville de Kinshasa. Un premier contact avait été pris au préalable avec le Médecin Chef de Zone (MCZ), le Dr Bosaga, qui a indiqué aux volontaires de MDA les aires de santé où la mobilisation sociale devait être menée. 20 Volontaires de MDA ont participé aux missions de sensibilisation dans les 6 aires de santé de la commune de Masina identifiées comme prioritaires par le MCZ: Abattoir 1, Abattoir 2, Mfumu Nsuka 1 et Mfumu Nsuka 2. Dans chaque aire de santé, l’action a couvert au moins dix parcelles par jour, en sachant qu’une parcelle comporte en moyenne 20 ménages.
Messages-clés diffusés: Boire et utiliser de l’eau propre, Se laver les mains avec du savon et de l’eau sûre après les selles et avant de préparer et servir les repas, Utiliser des latrines ou enterrer ses excréments et ne jamais déféquer dans un plan d’eau, Bien nettoyer et cuire les aliments, Bien nettoyer la cuisine et la salle de bain, Si une diarrhée survient, boire des ORS, se rendre rapidement au dispensaire et éviter de manipuler sans précaution le cadavre d’un décédé du choléra.
Résultats de la mission :
Nombre de personnes sensibilisées : Durant la période du 21 au 29 juillet, au total, 5345 personnes ont été touchées (2065 hommes et 3280 femmes). Toutes les couches sociales ont été atteintes (hommes, femmes, enfants, jeunes et personnes âgées). Nous avons pu constater des milieux insalubres, une promiscuité importante et des terrains marécageux tout le long de la rivière N’djili. Par ailleurs, les défécations se font fréquemment dans la rivière N’djili.
Préoccupations de la population : via les questions posées, nous avons pu mesurer le besoin d’information de la population et son désir de réponses. Par exemple : 1. le choléra peut il se transmettre par voie sexuelle ? par voie sanguine ? 2. Existe-t-il un médicament ? 3. Où peut-on se faire soigner pour le choléra ? 4. Y a-t-il un vaccin contre le choléra ? 5. Quelle est l’origine de cette maladie ? 6. Le choléra peut-il rendre impuissant ? Il y a une confusion entre Ebola et Choléra, et certaines personnes craignent que le choléra soit lié à la prise du vaccin contre la poliomyélite. Tout ceci a bien sûr amené les volontaires de MDA à insister sur la description de la maladie, sur les modes de transmission et la prise en charge. La population est d’ailleurs demandeuse d’un numéro d’urgence pour tout cas suspect
Conclusion et perspectives
Nous avions relevé lors de cette campagne de sensibilisation contre le choléra dans la zone de santé MASINA 1 plusieurs difficultés pour mener à bien son rôle, principalement :
- L’engorgement du centre de santé de référence ;
- Le manque de structures de premières lignes dans certaines aires de santé ;
- Le manque d’eau améliorée dans certaines aires de santé ;
- Le manque de sanitaire qui oblige les populations à se rabattre sur les solutions de fortune ;
- L’absence de formation des agents de santé sur le choléra ;
- L’absence d’actions de sensibilisation mises en place dans la zone de santé sur le choléra.
La formation des agents de santé ayant eu lieu nous espérons que les relais communautaires (RECO) pourront être rapidement briefés pour participer aux côtés de MDA à la sensibilisation. Nous formulons donc les recommandations suivantes :
1. Former les Relais Communautaires sur la lutte contre le choléra,
2. Renforcer les actions de sensibilisation auprès de la population
3. Diversifier les approches de sensibilisation auprès de la population (causeries, communication interpersonnelle, théâtre, communications de masse…)
4. Mettre en place des Unités de Traitement du Choléra (UTC) avec la mise en place de Points de Réhydratation Orale (PRO) pour prendre rapidement en compte les cas de diarrhée diagnostiqués.
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URGENCES
18.07.2011
En 2011, plusieurs provinces de RDC ont notifié des cas de choléra (Sud-Kivu, Nord-Kivu, Katanga, Province Orientale, Equateur, Bandundu et Kinshasa). Au vu de l’urgence, un plan de contingence a été élaboré par le gouvernement avec au niveau provincial la mise en place d’une coordination et de 5 commissions techniques : Surveillance, Prise en charge des cas, Eau/hygiène/assainissement, Mobilisation sociale et enfin Logistique.
Médecins d’Afrique a proposé d’apporter son expertise dans la mobilisation sociale et la gestion des épidémies afin d’appuyer sur le terrain le travail du gouvernement et des partenaires sociaux. Ainsi, 3 membres de MDA RDC ont participé à deux missions exporatoires dans la ville-province de Kinshasa, l’une conjointement avec la Croix-Rouge dans la Zone de Santé de Maluku (village de Mambutu Nka, milieu rural) et l’autre uniquement MDA dans la Zone de Santé de Masina 1 (milieu urbain). Ces deux missions nous ont permis d’évaluer la situation socio-sanitaire et les capacité de réponse actuelles à l’épidémie de choléra, en lien avec les autorités, agents de santé et relais communautaires de santé locaux. Dans les deux cas, nous sommes arrivés à des conclusions malheureusement assez similaires, concernant le manque de sensibilisation de la population et l’absence de moyens de prise en charge au cas où des cas de choléra se déclareraient dans l’une de ces zones de santé, pour l’instant non touchées par l’épidémie.
Au regard de la situation du choléra dans le pays, nos propositions sont les suivantes :
- sensibilisation de la population en notion d’hygiène, assainissement (écoles, marchés, églises…)
- installation des sanitaires améliorés
- mobilisation de la communauté
- approvisionnement des centres de santé en lits adaptés aux cholériques
- mise en place de points de prévention du choléra équipés en SRO et en Aquatab
- mise en place de formations sur le choléra pour le personnel soignant, les relais communautaires,
Médecins d’Afrique va commencer dès le 21 juillet 2011 ses séances de sensibilisation en collaboration avec les Relais Communautaires de la Zone de santé de Masina 1. Une prise de contact et une définition des lieux de sensibilisation de masse sur (marchés, parkings, ruelles…) seront effectuées le mercredi 20 juillet. Des équipes de trois personnes par aire de santé constituées chacune de deux volontaires de Médecins d’Afrique et d’un Relais Communautaire seront opérationnelles sur le terrain en attendant le démarrage des formations. Les six aires de santé prioritaires qui ont été identifiées par le Médecin Chef de Zone lors de cette première phase sont : les 2 Abattoirs, les 2 Mfumu Nsuka, Nzuzi wa Mbombo et Boba.
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NUTRITION ALIMENTATION
18.07.2011
Les relais communautaires comprennent leur importance dans le système de santé; ils sont valorisés et écoutés par la population: c’est ce qui ressort de la mission de supervision des activités des relais communautaires, réalisée par Médecins d’Afrique (MDA) dans le Département du Pool.
Ces supervisions s’inscrivent dans le cadre du projet de « renforcement des capacités des équipes cadre dans la prise en charge communautaire de la malnutrition, la promotion des bonnes pratiques nutritionnelles et sanitaires et la mise en place d’un système de collecte des données dans la zone d’action de l’UNICEF » , projet mis en oeuvre par Médecins d’Afrique dans le Département du Pool, en partenariat avec l’UNICEF. Après avoir reçu une formation, les relais communautaires du Département du Pool ont réalisé des activités relatives aux bonnes pratiques nutritionnelles et sanitaires dans les Circonscriptions Socio Sanitaires (CSS) de Mindouli et de Goma tsé-tsé :
-Surveillance nutritionnelle- Sur les deux CSS, 3022 enfants de 0 à 59 mois ont été visités dans le cadre de la surveillance nutritionnelle, dont 2841 enfants sains (1409 garçons et 1432 filles), 137 enfants à risque de malnutrition (49 garçons et 88 filles), 41 cas de malnutrition modérée (21 garçons et 20 filles); 3 cas de malnutrition sévère (1 garçon et 2 filles) dont 1 cas de kwashiorkor et 2 cas de marasmes ont été identifiés. Les cas les moins graves ont été pris en charge, les autres ont été référés dans les centres de santé intégrés ou les hôpitaux de référence de Linzolo et Mindouli. Au cours de leurs passages, les relais communautaires ont également décelé des cas de malnutrition chez les adultes. Ainsi, 116 cas de malnutrition de type marasmique et 1 cas de kwashiorkor ont été identifiés. Parmi ces cas, il y a 7 femmes enceintes de plus de 6 mois et 12 femmes allaitantes.
-Communication pour le changement des comportements- 767 ménages ont été sensibilisés sur les gestes qui sauvent, 230 femmes enceintes sensibilisées sur l’importance de la consultation prénatale et la vaccination et 1809 ménages sensibilisés sur l’importance de la vaccination ainsi que sur le calendrier vaccinal.
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URGENCES
11.07.2011
Sous la coordination du Haut-Commissariat des Nations Unies Aux Réfugiés (UNHCR), Médecins d’Afrique (MDA) assiste depuis plusieurs années les réfugiés urbains à Brazzaville, via son Centre Médical des Ressources Professionnelles (CMRP) . Ces réfugiés sont issus essentiellement de la RD Congo, du Rwanda et de l’Angola. La philosophie de ce projet est de leur fournir une assistance médicale de qualité à moindre coût (200 FCFA par consultation, paiement non obligatoire), de favoriser une forte implication des bénéficiaires dans la gestion des problèmes liés à leur santé (approche participative), et de faire la promotion des médicaments génériques et essentiels selon l’initiative de BAMAKO. Voici un aperçu des activités pour l’année 2010 :
1- Prise en charge médicale : 3 690 patients ont été reçus en consultation, dont 33 avaient été évacués sur Brazzaville depuis le Nord du Congo (Loukoléla, Bétou et Ouesso). La majorité a pu être soignée sur place, les 232 cas nécessitant une hospitalisation ont été référencés vers le CHU de Brazzaville, l’Hôpital de Base de Talangaï ou celui de Makélékélé. Ces malades hospitalisés ont bénéficié d’une ration alimentaire fournie par le projet. Le profil épidémiologique est dominé par le paludisme et les infections respiratoires aiguës. Viennent ensuite les infections digestives et urinaires, les parasitoses intestinales, les dermatoses, les infections bucco-dentaire. 480 malades chroniques (218 femmes et 262 hommes) ont été suivis au cours de l’année, les principales maladies étant l’hypertension artérielle, les ulcères gastro-duodénaux et les troubles mentaux, suivis par l’insuffisance veineuse, le diabète, les douleurs rhumatismales et le cancer.
2- Consultations Pré-Natales et Accouchements : 146 femmes enceintes ont été suivies régulièrement au CMRP dont 11 grossesses à risque, parmi lesquelles 4 enfants de moins de 14 ans (dont 2 suite à des viols) et 2 jeunes filles de 18 ans VIH positives. On a noté 94 accouchements pour 94 naissances vivantes dont 13 par césarienne.
3- Suivi et éducation nutritionnelle : 478 enfants ont été reçus, parmi lesquels 11 à risque de malnutrition et 3 souffrant de malnutrition modérée, qui ont été pris en charge. En outre lors des séances d’éducation nutritionnelle et des consultations préscolaires organisées au CMRP, les femmes réfugiées ont bénéficié de conseils diététiques. Dans le cadre du programme élargi de vaccination, 530 enfants et 146 femmes ont été vaccinés.
4- Prévention et prise en charge du VIH : Le nombre de nouveaux cas d’infection à VIH est de 12 ; 6 décès en phase terminale ont été enregistrés. Le nombre de patients vivant avec le VIH (anciens et nouveaux) est de 40 dont 6 enfants. Ils ont été placés sous ARV et sont pris en charge au Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) de la Croix Rouge française au CHU/B (6 cas), au Centre hospitalier de Talangai (25 cas), au centre de Mayangui de Moungali (7 cas) et au CSI de Bissita (1 cas). Deux séances de sensibilisation pour le CDV ont été réalisées et ont connu la participation de 200 femmes lors de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA et au cours d’une séance de sensibilisation organisée au CMRP.
5- Prise en charge psychologique : 208 patients ont été reçus pour une prise en charge psychologique (Consultation, entretiens, écoute et médiation, counselling, débriefing, suivi psychologique/thérapeutique). Les diagnostics ont mis en évidence des traumatismes psychologiques, des dépressions, des troubles anxieux. Les victimes de viol et les 40 patients vivant avec le VIH ont été également suivis.
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CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE MEDECINS D’AFRIQUE (CERMA)
06.07.2011
Le «monkey pox» est une maladie zoonotique causée par un virus de type «pox virus», apparue au Congo Brazzaville en 2006, les premiers cas ayant été notifiés dans le département de la Likouala, frontalier de la RD Congo qui elle connaît assez régulièrement des cas de monkey pox. Malgré son nom, cette maladie est plus souvent transmise aux humains par des rongeurs que par des singes. Elle est bien connue des réfugiés de RD Congo suivis par Médecins d’Afrique dans la Likouala. Ils savent la distinguer de la varicelle, dont la symptomatologie est voisine, par la taille des éruptions : «kolokoto ya monene (grandes boursouflures)» pour le monkey pox, et «kolokoto ya moke (petites boursouflures)» pour la varicelle.
Entre 2007 et 2010, Médecins d’Afrique a eu à prendre en charge 57 cas de monkey poxet a contribué, avec les autorités sanitaires du Département de la Likouala, l’INCEF et le CDC d’Atlanta, à la mise en place d’un système de surveillance épidémiologique. Dans le cadre de ce système de surveillance, un réseau de de postes sentinelles a été mis en place et doté de matériel. Les agents de santé des localités du département ont reçu une formation et une sensibilisation des habitants de la Likouala a été entreprise (75 % environ de la population a été touchée).
Il est très important de réagir rapidement et efficacement face à la propagation du monkey pox, car non seulement cette maladie est douloureuse, mais les conséquences peuvent être graves, allant jusqu’à entraîner la mort, surtout chez les enfants. La vaccination contre la variole, dont le virus est voisin, aide à protéger du monkey pox, mais il n’a pas encore été prouvé que la protection soit totale. Sur les 57 cas notifiés, 14 sérologies ont été réalisées avec 8 positives. Ces cas concernent surtout des enfants, les tranches d’âge les plus touchées étant celle des 5 – 14 ans (35 cas) et des 0 – 4 ans (20 cas). Ces enfants ont subi pour certains des complications ophtalmologiques (7 cas) avec perte de la vue chez un sujet et des complications ORL de type amygdalites et stomatites sur 4 cas avec 2 décès attribuables à ce type de complication. Les cas adultes ont tous été diagnostiqués comme une varicelle par la sérologie. Cela est certainement aussi dû au fait l’existence de la vaccination contre la variole.
Maladie encore mal connue, avec une propagation exponentielle dans le département de la Likouala, car partant de l’extrême sud du département en 2006 à l’extrême nord actuellement avec des interférants biologiques certainement inhibant le diagnostic sérologique, l’émergence du monkey poxdans le département de la Likouala doit alerter tous les acteurs œuvrant dans ce département du fait de l’interdisciplinarité des actions liées à la prise en charge tout en prenant en compte les aspects sociologiques, épidémiologiques et alimentaires de la contrée.
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